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L’activité industrielle ralentit, sa reprise reste incertaine

La production industrielle en République tchèque en janvier 2021 n’était que 0,9% supérieure à celle de la même période l’année dernière. L’industrie nationale ralentit, puisqu’elle a atteint en décembre dernier une augmentation annuelle de 2,5%.  En janvier 2021, la production dans le secteur de la construction a chuté de 5% par rapport au premier mois de l’année dernière (en partie en raison de mauvaises conditions météorologiques). 

D’après Patrik Rožumberský, économiste chez UniCredit Bank, le nombre de nouvelles commandes enregistrées dans l’industrie a baissé de 4,6% sur un an à prix courants. Cependant, les commandes à l’étranger ont augmenté de 5,5%. Le chiffre d’affaires a augmenté de 1%, les bénéfices provenant des exportations directes ont contribué à sa croissance. 

La production a diminué principalement dans le secteur des aliments et des boissons. Selon Rožumberský, il n’y a cependant pas encore de raisons de s’inquiéter exagérément. L’industrie est toujours dans un état solide. 

La baisse de la production automobile n’a pas aidé 

Contrairement aux mois précédents, l’industrie ne pouvait pas compter sur la production automobile. Elle a légèrement diminué d’une année sur l’autre en janvier notamment à cause d’un problème d’approvisionnement en puces électroniques. Cependant, le déficit de production automobile a été compensé par des revenus solides dans l’industrie des structures métalliques, des produits chimiques ainsi que des équipements électroniques. 

La tendance à une légère reprise de l’industrie nationale s’est donc poursuivie ces derniers mois, malgré certaines fluctuations. La demande mondiale ne montre aucun signe de ralentissement, comme en témoignent les augmentations décentes des ventes directes à l'exportation et des commandes à l'étranger. Les risques potentiels pour l'industrie sont actuellement liés aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement ou aux pénuries de main-d'œuvre dues à la maladie ou à la quarantaine. 

Des facteurs importants : l’Allemagne et le Brexit 

D’après Lukáš Kovanda, économiste et membre du Conseil économique national du gouvernement (NERV), l’industrie de la République tchèque n’a pas été impactée par la fin de la période de transition post-Brexit, qui a pris fin le 1er janvier 2021. L’incertitude perçue a conduit au pré-approvisionnement des marchés pour les exportations industrielles directes et indirectes de la République tchèque, ce qui a contribué à l’effet d’amortissement du mois de janvier. Une autre raison du ralentissement de la croissance peut être que l’industrie allemande n’a pas eu beaucoup de succès. 

La montée en valeur de la couronne tchèque (CZK) n’a guère été favorable. En janvier, le taux de change de la monnaie par rapport à l’euro a varié principalement de 26 à 26,20 couronnes. L’automne dernier, il avait dépassé 27 couronnes. 

Pour l’ensemble de cette année, la production industrielle devrait croître d’environ 8%, selon les prévisions. Elle sera aidée par la vaccination d’une partie substantielle de la population mondiale et la reprise progressive de l’économie mondiale et domestique, surtout à partir du milieu de cette année, estiment les économistes. Le problème pourrait se poser en République tchèque dans le cas de la fermeture envisagée d’entreprises industrielles en raison de la pandémie de covid-19. 

L’industrie de la construction au ralenti 

L’industrie de la construction n’a pas réussi l’année dernière et les chiffres de janvier n’indiquent pas non plus des prévisions plus optimistes. 

En effet, cette année a commencé pour cette industrie avec des conditions inchangées par rapport à 2020. Après correction des variations saisonnières, la construction au mois de janvier a diminué de 6,1% d’une année sur l’autre, ce qui n’est que légèrement meilleur que pour l’ensemble de l’année dernière. La partie ingénierie est relativement mieux lotie où la baisse d’une année sur l’autre n’a atteint que 2,1% tandis que pour la construction de nouveaux bâtiments, elle était de 7,8%. 

Toutefois, d’après l’économiste Pavel Sobíšek, le mois de janvier ne se caractérise pas par un pouvoir prédictif élevé en termes de performance pour la construction tout au long de l’année. Le travail a tendance à être fortement affecté par les conditions météorologiques et la production totale ne représente que la moitié du mois moyen. 

Le développement futur dépendra de la valeur des constructions nouvellement autorisées, mais cet indicateur n’est guère optimiste quant à la capacité de cette industrie à se développer. Bien que les entreprises de plus de 50 salariés aient affiché une légère augmentation de la valeur des commandes aux prix courants au dernier trimestre de l’année dernière, le volume total des constructions nouvellement autorisées est resté en baisse, ce qui s’applique également pour le mois de janvier. 

L’économiste Pavel Sobíšek ajoute que les grandes entreprises ne souffrent probablement pas encore d’un manque de travail en raison de contrats passés mais les petites entreprises ressentent déjà un ralentissement.  

Pour cette année, une baisse de 5% de la production de cette industrie est attendue. La reprise des investissements du secteur privé au second semestre pourrait permettre d’atténuer cette baisse. 

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