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Législatives françaises 2022 - Le programme économique de F. Petit

Les élections législatives françaises de 2022 ont rendu leur verdict, y compris dans la 7e circonscription des Français de l'étranger, circonscription des citoyens français résidents en République tchèque. La Chambre de commerce franco-tchèque a envoyé un court questionnaire aux différents candidats de cette circonscription avant le premier tour. L'occasion pour les candidats de partager leurs sensibilités économiques avec les expatriés français en République tchèque.

 

Le second tour de ces éléctions opposaient dimanche dernier Asma RHARMAOUI-CLAQUIN (NUPES) à Frédéric PETIT (Ensemble !) et c'est ce dernier, candidat sortant, qui a remporté la députation, cumulant 60,21% des votes exprimés. 

Vous trouverez ci-dessous ses réponses à nos questions:


  • Pourriez-vous vous présenter rapidement ?

Frédéric Petit: J’habite en Pologne depuis 2003, à Cracovie. Je suis membre du Mouvement Démocrate (MoDem) depuis sa création en 2007. Pour ces élections législatives, je suis investi par la majorité présidentielle et Emmanuel Macron (« Ensemble ! »). 

Mon expérience en politique est d’abord locale. Dès mon adolescence, dans les années 70, je me suis engagé dans différents mouvements d’éducation populaire et d’action sociale. En 1995, j’ai été élu au Conseil municipal du petit village de Maizery (moins de 100 électeurs à l’époque), en Moselle, sur la liste d’André Rossi. Je suis devenu son adjoint à l’issue de l’élection. Après son décès, j’ai fait fonction de maire jusqu’à la fin de la mandature. J’ai ensuite acquis de l’expérience politique au niveau national après avoir été élu député de la 7ème circonscription des Français établis hors de France en 2017. Un travail passionnant et exigeant, au service des concitoyens de la circonscription et du peuple français. 

Je suis ingénieur environnement, spécialisé dans les gros réseaux de chaleurs urbains. En politique, je suis un spécialiste de la diplomatie culturelle et d’influence française et plus particulièrement de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), dont j’ai été le rapporteur budgétaire durant les 5 dernières années. 

  • Comment comptez-vous stimuler les échanges commerciaux entre la France et les pays de votre circonscription ? Et en particulier avec la République tchèque ?

FP: Les échanges commerciaux entre la France et la République tchèque connaissent un contexte difficile : La France est l’un des partenaires commerciaux de la République tchèque avec lesquels les échanges ont le plus reculé malgré un léger mieux récemment en ce qui concerne le déficit bilatéral (avec, comme en Slovaquie, un lourd impact du secteur automobile).
Mon action personnelle en tant que député est bien sûr moins décisive que lorsque j’étais encore en activité (j’ai été mandataire d’une petite usine de préfabriqués béton en Tchéquie) ; cependant, depuis le début de mon mandat, et en toute transparence, j’ai décidé de rester Conseiller du Commerce Extérieur (j’étais membre de la commission Europe du Conseil National des Conseillers du Commerce Extérieur Français de la France, le CNCCEF, lors de mon élection). Cette position m’a permis de rester au contact des Conseiller du Commerce Extérieur et des Chambres de Commerce et d’Industrie dans tous les pays de ma circonscription, de travailler systématiquement avec leurs représentants lors de mes nombreuses visites sur le terrain, et donc d’en relayer les messages et les demandes à Paris.
C’est cette légitimité de terrain qui nous a permis, avec certains de mes collègues députés des Français hors de France, d’obtenir les budgets substantiels d’aide exceptionnelle pendant la Covid, de faire remonter et de régler au cas par cas, en particulier dans le cas tchèque, les questions de fiscalité bilatérales pendant les confinements. J’ai été engagé et j’ai également soutenu la solution récemment mise en œuvre au CNCCEF pour pouvoir faire partir des VIE dans les Entreprises Françaises sans lien avec la France. Ce dispositif se développe, y compris dans les Très Petites Entreprises, les TPE, et j’en suis fier.
De plus, en République Tchèque et en Pologne je suis particulièrement la question de la coopération dans le domaine du nucléaire civil.

  • Quelles mesures soutiendriez-vous pour stimuler l’investissement étranger en France ?

FP: J’aimerais d’abord rappeler les deniers chiffres de l’investissement étranger en France de 2021. La France est encore en tête du classement de l’attractivité en Europe, selon le nouveau baromètre EY, pour les investissements étrangers avec 1 222 implantations ou extensions annoncées . Mieux qu’être en tête, elle affiche une progression de 24 % en 2021 par rapport à 2020. Grâce à la politique économique du Gouvernement, la France est le pays européen qui attire le plus d’investissements étrangers depuis 2019. Ces très bons chiffres s’expliquent notamment par trois mesures phares du Gouvernement que j’ai votées et dont je soutiendrai l’application lors de ces 5 prochaines années : 

•    Baisse des impôts de production, une mesure qui a été adoptée par la loi de finances pour 2021. Pour la poursuivre je soutiendrai le projet du Président de la République de supprimer en une seule fois de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), pour 7 milliards d'euros. 

•    La loi PACTE : une belle loi de concertation dont nous pouvons être fiers. Elle a notamment introduit des mesures permettant une meilleure gradation des mesures de police administrative en matière d’investissements étrangers en France. Ainsi, lorsqu'une opération a été réalisée sans autorisation préalable ou sans respect des conditions assortissant l’autorisation, le ministre de l’Économie dispose, grâce à ce texte, de plusieurs options selon le manquement constaté et sa gravité. La loi PACTE permet également d’améliorer la transparence de l’action du Gouvernement en matière de contrôle des investissements étrangers, avec la publication de rapport d’activité chaque année.  Ce cadre de contrôle a permis de s’adapter de manière souple et rapide aux évolutions du contexte économique et aux nouveaux enjeux de sécurité liés à la crise sanitaire et maintenant à la guerre en Ukraine. 

•    L’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus de l’épargne et le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Je pense que ces mesures font partie, avec la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), des outils mis en place qui permettent de favoriser l’investissement dans l’économie française.

Je continuerai donc à soutenir cet effort.
J’y ajoute deux remarques personnelles. J’ai 61 ans, et je ne pensais pas voir dans ma vie un candidat à la présidence de la République promettre sérieusement le plein emploi en France. Il m’arrive aujourd’hui d’entendre des entrepreneurs allemands m’annoncer que leur prochain investissement sera en France, « parce que c’est beaucoup plus intéressant » qu’en Allemagne...

  • Quelles mesures proposeriez-vous pour soutenir les entreprises françaises exportatrices dans les pays de votre circonscription ?

FP: Nous devons capitaliser sur la mise en place, enfin, de la Team France Export qui est un dispositif public d'accompagnement des entreprises à l'international structuré autour de Business France, des régions, des Chambres de Commerce et d'Industrie et de Bpifrance. Tout n’y est pas parfait, mais l’esprit et les cadres de travail sont à mon avis ceux que nous attendions tous. Nous avons encore, à mon avis des progrès à faire : raccourcir les distances entre ce que vous représentez (les CCI), ce que représentent les CCE, les sociétés privées dédiées au développement international des entreprises (OSCI), que nous venons de ramener autour de la table (j’y ai été vigilant), et les services des régions en France (pas uniquement des préfectures). Les régions disposent maintenant d’une compétence export. J’ai remarqué que, pour celles qui s’en sont saisies, également politiquement, les collaborations concrètes peuvent être extrêmement rapides et efficaces.
Je suis très fier de la grande réussie de notre loi sur l’apprentissage et l’alternance grâce à laquelle nous aurons bientôt un million d’apprentis en France ! 
Je suis persuadé cette loi va avoir un impact sur l’internationalisation des cursus, internationalisation qui est prévue dans la loi. Non seulement des coopérations par filières sont en train de voir le jour (métiers du bois avec l’Autriche, Hôtellerie Restauration avec la Pologne, Mécanique avec la Roumanie, sans oublier les Compagnons du devoir qui ont déjà des cursus internationaux), mais ces dispositifs vont être très intéressants dans ‘nos’ pays d’Europe Centrale, où l’absence de « techniciens supérieurs » fait cruellement défaut à certaines activités.
Je souhaiterais également, à l’occasion de mon second mandat, faire en sorte que les possibilités d’emprunts pour les entreprises française à l’étranger soient facilitées, par exemple grâce à un apport de garantie par BPI France. Ceci aiderait à la reconstitution de trésorerie d'entreprises françaises à l’étranger. En effet, ces entreprises françaises de droit local payent des impôts dans leur pays d’accueil. Elles participent aux performances françaises en termes d’export et enrichissent à la fois leur pays d’accueil et leur pays d’origine.

  • Quels grands axes économiques soutiendrez-vous une fois élu ?

FP: Le quinquennat débute dans un contexte économique perturbé. Faible croissance, hausse de l’inflation, guerre en Ukraine qui fragilise les chaînes d’approvisionnement mondiales, la France va devoir faire face à des défis économiques majeurs. Il convient donc à court terme de préserver le pouvoir d’achat des Françaises et des Français. Ce sera d’ailleurs le premier cheval de bataille du Gouvernement avec un texte présenté le 29 juin en Conseil des ministres. Je ne manquerai pas de le scruter et de l’analyser, comme je l’ai toujours fait ces 5 dernières années. 

A plus long terme, je soutiendrai le pari qu’a fait Emmanuel Macron : celui du plein-emploi. Même si cette promesse peut paraître bien ambitieuse, le fait que le Président vise ce cap est déjà une forme de réussite. Pour rappel, fin 2021, le taux de chômage de la population active s’établissait à 7,4%, soit 2,1 points de moins qu’au début du quinquennat et 1,7 point de moins qu’au plus fort de la pandémie. Le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis début 2008. Je soutiendrai également l’augmentation de l’apprentissage, facteur essentiel de formation de nos jeunes et de leur insertion dans le monde du travail. 

Je pense, comme le Président de la République, que l’emploi est le meilleur allié du pouvoir d’achat. Je soutiendrai également les mesures en faveur de la réindustrialisation de notre économie. Cette action a déjà commencé avec le plan France Relance qui comprend un volet industriel ainsi que le plan France 2030. Entre ces deux plans, ce sont 70 milliards d’euros d’aide publique prévus par le Gouvernement pour favoriser les projets de relocalisation industrielle, ou bien encore pour tenter de créer de toutes pièces des filières à forte valeur ajoutée. Les effets commencent à se faire sentir avec une année record en 2021. En effet, nous pouvons constater une forte augmentation des créations d’usines en France, avec un solde positif de 120 nouvelles usines nouvelles, ainsi que 32 155 emplois nets créés en 2021. 

Enfin, comment parler de grands axes économiques sans évoquer le défi climatique auquel nous devons répondre. Pour tendre vers la promesse du Président de la République de faire de la France une grande nation écologique, la première décarbonnée d’Europe, il nous faut massivement investir dans les énergies renouvelables ainsi que dans le nucléaire. Il est également nécessaire de décarboner notre industrie. C’est dans ce cadre que la France a mis en place une stratégie pour l’hydrogène décarboné dotée de 7 milliards d’euros que le plan France 2030 doit permettre d’accélérer en y ajoutant près de 2 milliards d’euros. Je pense que la transition écologique passe nécessairement par une économie de la sobriété qu’il convient de construire tous ensemble, notamment dans les secteurs du bâtiment, du transport, de l’alimentation, et que je m’engage à soutenir si les électeurs de la 7ème circonscription me réitèrent leur confiance. Je pense enfin qu’il n’y a pas d’écologie sans social ni de social sans écologie. La transition écologique doit être sérieusement planifiée et accompagnée.