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Macron annonce un plan de soutien à l'automobile : un million de véhicules « propres » en 2025

Mardi, le président Emmanuel Macron a annoncé un plan de soutien à la filière automobile, durement touchée par deux mois de confinement.

Après une visite dans l’usine de l'équipementier Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), le Président a annoncé un plan de transition vers les véhicules propres, et à la préservation de la compétitivité du secteur. Ce plan de soutien serait orienté vers les technologies vertes tout en réclamant en échange une relocalisation de productions en France. 

L'objectif est de produire en France un million de véhicules « propres » en 2025. Le plan souhaite le retour des acheteurs en concession et la réorientation de la production française sur les hautes technologies. Dans le détail, le président Emmanuel Macron a énuméré un certain nombre de mesures, dont certaines devront être saisies au vol avant qu'elles ne soient caduques. 

L'effort total consenti par l'État pour la filière a été chiffré à plus de 8 milliards d'euros, en incluant toutes les aides déjà annoncées depuis le début de la crise (emprunts garantis, chômage partiel…). Ce total inclut 2 milliards d'euros de mesures annoncées mardi. En voici les principaux points. 

 

Stimulation des achats automobiles 

 

L'État consent un effort d'un milliard d'euros pour soutenir la demande. 

  • Hausse du bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique neuf. Dès le 1er juin, pour un particulier, il passe de 6 000 à 7 000 euros. Pour une personne morale (entreprise, collectivité), il passe de 3 000 à 5 000 euros. 
  • Retour d'un bonus écologique pour l'achat d'un véhicule hybride (essence-électrique) rechargeable. Il existait déjà entre 2015 (4 000 euros) et 2018 (1 000 euros) avant de disparaître, une injustice pour un automobiliste qui fait un gros effort financier pour acquérir cette technologie. Son montant est fixé à 2 000 euros, à condition que le véhicule présente une autonomie suffisante et, avec l'engagement du constructeur, de promouvoir l'usage électrique lors de la vente. Il faut encore que son prix soit inférieur à 50 000 euros. 
  • Renforcement et simplification de la prime à la conversion, sorte de prime à la casse. Le dispositif, sous conditions de revenus (revenu fiscal de référence inférieur à 18 000 euros), prévoit une prime pour l'achat d'un véhicule récent (neuf ou d'occasion) en échange de la mise au rebut d'un véhicule ancien. En cas d'achat d'une voiture récente essence ou diesel, son montant est fixé à 3 000 euros, et à 5 000 euros pour un véhicule électrique.
  • Le dispositif sera plafonné à 200 000 primes distribuées et il faudra faire vite pour en bénéficier. Elle prendra fin dans tous les cas au 31 décembre 2020. 
  • Accélération du déploiement des bornes de recharge pour encourager l'achat de véhicules électriques. L'objectif d'atteindre 100 000 bornes de recharge en accès public en France est avancé d'un an, à fin 2021. Un fonds de mutualisation sera créé pour aider à l'installation des bornes électriques dans les copropriétés. 
  • Les commandes publiques de voitures pour l'année 2020 seront anticipées sur les trois prochains mois pour accélérer la montée en charge des usines. Un objectif de 50 % de véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène est fixé pour ces commandes. 

 

Soutien aux entreprises : faire de la France la plus grande nation productrice de véhicules propres d’Europe 

 

L'État veut favoriser les investissements pour produire en France les véhicules électriques et hybrides, avec un fonds pour l'investissement de près d'un milliard d'euros, divisé en trois volets : 

  • 200 millions d'euros de subventions pour aider les équipementiers et sous-traitants dans leur modernisation et leur montée en gamme. Objectif : moderniser les chaînes de production, favoriser la robotisation, la numérisation, l'innovation écologique. 
  • Création d'un fonds d'investissement de 600 millions d'euros pour intervenir en fonds propres sur l'ensemble des entreprises de la filière. L'État apportera 400 millions d'euros et les deux grands constructeurs français (Renault et PSA) 100 millions d'euros chacun. Il aidera notamment à soutenir des entreprises de petite taille menacées de faillite. 
  • 150 millions d'euros seront mobilisés pour développer l'innovation et la recherche et le développement de la filière automobile française pour développer le véhicule du futur. 

 

Sources :