Retour sur le Tour des PECO

Le 25 avril 2023 s’est déroulé le Tour des PECO en ligne, rassemblant près de 60 participants dans le but de faire un point d'actualité économique sur les pays d'Europe Centrale et Orientale.

Les différents experts des Chambres hongroise, polonaise, roumaine, serbe, slovaque et tchèque ont donc présenté et animé une discussion autour des actualités économiques de leur pays. On vous résume !

 

Slovaquie :

Malgré un contexte économique difficile, la croissance économique est toujours en hausse pour la Slovaquie. Le taux de croissance du PIB excepté pour le premier quart de 2023 est de +0.4%. On constate plus d’investissement dans les exportations et le prix de l’énergie a baissé durant les dernières semaines. La Slovaquie observe une baisse de son taux de chômage, son taux le plus bas depuis avril 2012, et une augmentation des demandes d’emploi.

Certains secteurs sont particulièrement florissants comme l’industrie (du métal notamment), les biens de consommation, l’industrie pharmaceutique et électronique ainsi que les équipements mécaniques et de transport. Cela permet de nouvelles opportunités d’investissement et s’illustre particulièrement dans le secteur de l’automobile, car après Volvo, c’est Volkswagen qui investit plus d’un milliard d’euros dans la création de la première voiture de luxe électrique slovaque, tout en créant près de 700 emplois en Slovaquie. Les secteurs de la communication informatique, des technologies de pointe et des parcs éoliens sont aussi en hausse. 

Enfin, la Slovaquie a touché 75 M d'euros du programme Interreg Central Europe.

 

Pologne :

Pour la Pologne, les nouvelles sont mitigées, et le contexte international n’a pas aidé, entre la guerre en Ukraine et des relations compliquées avec le reste des pays européens.

De fait, le taux de croissance du PIB qui a observé une hausse de 4.9% en 2022 se retrouve à peine à 0.5% en 2023. Les exportations polonaises ont cependant augmenté de plus de 19% depuis 2022, et les importations de 22%. Les investissements ont augmenté de 4.6%. Concernant le taux de chômage, il est le plus bas d’Europe, avec 2.8%en 2023 et autour de 6% en Europe. 

Le marché du travail polonais connaît cette année des changements législatifs initiés par le gouvernement notamment des régulations et une augmentation des salaires minimums et une incitation à plus de transparence financière de la part des employeurs.

Enfin, les questions actuelles en termes d’investissements concernent la reconstruction de l’Ukraine, pays voisin, même si la question des fonds reste encore floue. Par ailleurs, le domaine des énergies vertes reçoit lui aussi de nombreux investissements, tout comme les secteurs de l’électro-mobilité, des microprocesseurs et de l'automobile. Danone est aussi un gros investisseur en Pologne et crée des emplois et alimente la concurrence dans son domaine.

 

Hongrie

En Hongrie aussi la situation reste difficile en partie à cause d’un double déficit, d’une haute inflation et d’un taux d’intérêt très élevé. Les sanctions imposées par Bruxelles et les conséquences de la guerre en Ukraine n’ont pas empêché une belle croissance pour la Hongrie qui reste toujours au-dessus du taux européen.

Pour 2023 les attentes en termes de croissance économique s'élèvent à 1.5% selon le gouvernement. Selon d’autres sources, cette croissance ne dépassera pas 0.5%.

L’inflation est de 25% entre janvier et mars 2023, et les secteurs rentables sont les suivants : transports / assurance / banque / énergie / biens de consommation. Pour les bonnes nouvelles, l’Europe a annoncé pouvoir redonner des fonds à la Hongrie, même si les détails ne sont pas encore clarifiés. Enfin, le gouvernement a dû réadapter ses plans budgétaires à la nouvelle réalité économique du pays et s’adapter à la forte inflation.

Concernant les investissements en Hongrie, c’est Schneider Electric qui investit le plus avec plus de 40 M d’euros, 4 usines à différents endroits, plus de 2 000 emplois dans le pays et une présence accrue depuis 1991. De plus, Schneider a participé à la création d’un HUB et se concentre sur des investissements neutres en carbone. Enfin, la Hongrie a bénéficié de 2.8 milliards d’euros d’investissement de la part de la Corée et l’Allemagne reste toujours l’un de leur plus grand investisseur avec près de 30% des investissements dans le pays.

 

Roumanie

Cette année le taux de croissance s'élève à 2.5%. Le taux d’inflation à 14.5% et il est prévu en baisse d’ici la fin de l’année pour atteindre les 7%. Concernant le marché du travail et le taux de chômage, il est stable, 5.5%, et reste le même depuis la fin mars de 2022 où il était de 5.6%. On attend une hausse des salaires d’ici fin 2023 d’environ 10%. D’après la communauté d'affaires sur place, les compagnies sont confiantes et attendent un bon rendement et de profits pour leurs business.

Le secteur qui attire majoritairement les investissements, crée des emplois et des fonds de financement est celui de l’énergie.

 

République tchèque

En République tchèque, le gouvernement confirme le taux de croissance de 2022 de 2.5% mais 2023 prévoit d’être plus difficile et la banque nationale redoute toujours un risque de récession durant le premier quart de 2023. Le taux de croissance du PIB est prévu de -0.3% à -0.5% en 2023. Le taux de chômage reste quant à lui très bas, 2.3% selon les statistiques européennes et de 3.7% selon l’office du travail tchèque.

Les salaires sont bien plus bas qu’avant la crise et la pression sur les salaires se ressent.

Par ailleurs, la couronne tchèque est toujours en hausse par rapport à l’euro, 24.5czk pour 1 euro en 2022 et actuellement autour de 23.5czk/1 euro. Il est donc plus difficile d’exporter pour les entreprises mais les importations sont facilitées. Le taux de la banque nationale est de 7% et le restera courant 2023.

L’investissement reste haut, même si plus difficile, notamment dans les domaines de l'ingénierie mécanique et des semi-conducteurs.

Au niveau international, une délégation tchèque a rencontré le mois dernier une délégation de Taiwan dans le but de commencer un partenariat entre les deux pays pour aider la République tchèque à recycler les batteries électriques et passer du thermique à l'électrique. Ce pacte politique est logique car depuis l’année dernière les échanges entre la République tchèque et Taïwan ont augmenté de 20%.

Par ailleurs, Skoda Transportation a doublé sa production à Plzen malgré un réel manque de main d'œuvre. La République tchèque a aussi rencontré le Vietnam dans l'idée d’un partenariat massif entre les pays.

Enfin, les nouveaux plans nucléaires tchèques posent la question de qui va reprendre le projet, les Français avec EDF, les américains déjà bien présents dans ce domaine ou alors la Corée du Sud.

 

Serbie

En bref, les enjeux sont un peu les mêmes que pour les autres pays et les risques sont similaires. Les besoins financiers et la dette publique engendrent des débats et changements concernant la politique économique globale du pays. Le taux de croissance du PIB est de 2% à 3% les investissements sont toujours majoritairement allemands et américains même si la Chine s’impose aussi.

Un secteur en vogue pour les investissements en Serbie est celui des sciences biologiques, notamment avec la mise en place d’un très gros projet de bâtiment de recherche avec une construction et une technologie très complexe. Bien entendu, l’énergie est comme partout un secteur clé, d’autant plus que la Serbie utilise toujours du charbon et du gaz. Des nouveaux projets en termes d'équipement sont en cours avec la Macédoine du Nord et le pays subit de nouveaux débats concernant l’électricité publique. Le domaine de l'automobile est lui aussi en hausse avec la création d’une voiture électrique serbe similaire à la C3 de Renault ou la Panda.